Être ou ne plus être

Aujourd’hui je vous présente 4.48 Psychose, les derniers écrits de Sarah Kane, dramaturge anglaise controversée qui a succombé aux sombres aspérités de son existence. 
Œuvre posthume qui livre l’incapacité de l’auteure à vivre en adéquation avec le monde qui l’entoure et qui annonce au lecteur qu’à 4h48 elle mettra fin à ses jours.

Il y a d’abord ce titre évocateur et ce mot énigmatique : psychose.
Arrêtons-nous sur le titre, juste quelques instants.
Une Psychose, qu’est-ce que c’est ?

Selon le Larousse :
  • Altération globale de la personnalité bouleversant les rapports du sujet avec la réalité.
  • Obsession collective provoquée par un traumatisme d'origine sociale ou politique : Psychose de la guerre.

Alors, oui, vous me direz : « Psychose ? Cela ne colle pas vraiment avec le thème du renouveau, de l’épanouissement, du nouveau départ, de ce mois de janvier tout neuf qui aspire à la vie, comme je le chantais (ici) dans mon tout premier billet d’humeur... »    
Où est donc passé ce beau début d’année aux couleurs de renaissance et la joie des nouveaux jours propice aux nouveaux pas ?

Aujourd’hui, mon drapeau est plutôt  noir , taché de sang et en   berne  . Au regard de ce qui s’est passé à travers le monde ces dernières semaines, de ce qui s’y passe depuis des lustres, de ces insensés qui brandissent la violence comme étendard à la gloire de leurs idéaux, de ces fous de la mort qui ne font jamais de trêve (même pas pour une naissance, même pas pour un deuil) et qui déciment des familles entières sans distinction aucune... au regard de tout ça, il aurait été indécent de ne pas évoquer ces tristes heures qui noircissent nos pages de vie, au-delà de l’indignation...

Moi, j’ai choisi d’y apposer ce livre qui soulève autant de questions que peut soulever tout acte poussé à l’extrême, la première étant : pourquoi ? Boko Haram, Charlie Hebdo, Kivou… Nous sommes plongés dans la psychose. Difficile de passer à côté de ces évènements qui ont profité à certains débitants (Le tea-shirt je suis Charlie à 6 euros ? Sans déconner !).


Bien que ce livre,  n’ait aucun rapport avec la politique, ni avec aucune de ces fichues guerres de religion, ni avec les massacres dont on ne parle jamais ou ces martyrs quelconques (si tant est que Sarah Kane est le martyr de sa propre vie) le titre de cette oeuvre sonnait comme une évidence. Il me fallait parler du climat actuel, il me fallait une œuvre sombre qui parle d'amour, un titre symbolique, il me fallait m’inscrire dans la folie du moment alors, voilà.


Psychose… Nous sommes en plein dedans.

 Quel rapport entre l’actualité et l’œuvre de Sarah Kane ? 


Et bien aucun, diront certains. Si ce n’est la mort. Seul point commun avec ce foutu extrémisme. Moi je dirais que si. Plus que jamais. En nous ouvrant les portes de son intimité, l’auteure met le doigt sur le mal-être poussé à son extrême, la solitude extrême, le manque de repère évident dans un système où si l’on se place à contre-courant on est soudain incompris, différent de la norme établie. Il faut rentrer dans des cases, accepter les codes, se soumettre au système défini. Mais qui défini le système? Elle met en exergue la souffrance, inhérente au manque d’amour, qui pousse à l’extrême, qui incite à commettre l’irréparable.

Je vous parlais de ce titre évocateur, mais il y a aussi la forme décousue du texte, présenté de manière originale et surprenante. Dans l’écriture de ses pièces, Sarah Kane fait fi des codes du théâtre, "rien qu'un mot sur une page et le théâtre est là" écrit-elle. Sa dramaturgie ce sont ses mots. ( Après-tout, "la vie est une pièce de théâtre" si on en croit Palladas.) 
Bien que l'auteur nous parle d’elle et de sa difficulté à s’intégrer dans ce monde, pour moi, 4.48 Psychose va encore plus loin. C’est complexe. Chacun pourrait s’il le voulait, y aller de son propre sens critique.


Quand notre petite « psychose individuelle » est titillée par « la grande psychose médiatique » qui s’empare soudain de la Nation, et devient mondiale, planétaire... Certains dises "excès de zèle"! Je dis "confusion totale". C’est bien ça : on nage en plein délire. 


Psychose à grande échelle,  psychose sourde et latente. Je m’égare ? Peut-être. Il y aurait tellement à dire. Ces individus, nous, eux, vous… où est la question ? Comment la formuler ?
Certains se détruisent et se tuent, d’autres tuent les autres, d’autres se tuent avec d’autres…
Mais ces terroristes dont on parle... dans le fond, leur profil fait émerger un vieux doute fondamentale: ne sommes-nous pas tous responsables de leurs actes? Quand je dis "nous" j'indexe la "société". La famille, pour n'avoir rien vu? Les proches qui n'ont rien dit? L'entourage? Le système? Sommes-nous si aveugles? Mais je divague certainement... Psychose.

 Pourquoi 4.48 Psychose, plus précisément ? 

L’œuvre de Sarah Kane, on l’a dit, soulève un certains nombres de questions - notamment sur « l’individu » et le « vivre ensemble ». 4.48 Psychose se prête parfaitement à l’actuel « état d’esprit » mondial. Je m’explique. Le personnage, dans son extrême solitude,  choisi  de se donner la mort quand d’autres dans la même faiblesse mentale décide d’exterminer le monde et d’emporter quelques innocents dans leur chute. Elle se détruit seule. Elle le choisit seule; au nom de sa liberté propre, au nom de son mal-être. Responsabilité individuelle ? Responsabilité collective ? Irions-nous juqu'à dire que la société l’y a poussé ? 

La liberté.
On est en droit de se demander, sans entacher leur mémoire, si les auteurs satyriques de Charlie Hebdo avaient réellement choisi, comme nous le vendent les médias, d’offrir leur vie pour la liberté d’expression. Est-on libre de jouer avec des fous ? Peut-on espérer l’indulgence de gens qui ont perdu la raison ? Jusqu’où peut-on prôner le droit à la liberté quand celui-ci menace l’avenir de tout un peuple? S’attaquer à des mercenaires, n’est-ce pas du suicide ? Quand on sait que la vengeance est un plat qui se mange froid, pourquoi surenchérir? Pourquoi? Pour avoir le dernier mot? Et cette fameuse liberté qui s'arrête là où commence celle des autres? On l'a tous appris à l'école et pourtant. Ma liberté contre la tienne, ta liberté dépend de la mienne... Personne n'a raison mais ils ont tort de tuer.

Libye, Mali.... A-t-on le droit de s'ingérer dans des politiques étrangères, tuer des dictateurs pour prétendre "libérer un peuple" qui, de toute évidence, vivait mieux sous leur diligence? Au nom de quel droit? De quelle liberté? Tout est dit. Tout est lié. Ces populations que l'on décide comme par enchantement de "sauver" des griffes d'un tyran et qu'on abandonne ensuite l'air de rien pour des puits de pétrole... comment ignorer ensuite ces assaillants qui se font exploser dans des attentats-suicides au nom de leur liberté, leurs menaces mises à exécution et les représailles d'âmes vindicatives enrôler dans des combats qui les dépassent? Et tout ça nous met en danger, nous, le petit peuple, et nos enfants. Doit-on plier? Doit-on se taire?

Oui, je m'interroge. Etre libres… D'accord. Mais de quelle façon ?

Réfléchir à la façon dont on pourrait être libre souligne déjà le fait que nous ne sommes pas libres.
Tout se mélange dans nos têtes. Tout fait débat. Tout est prétexte à la haine. La moindre interrogation, aussi saine soit-elle, soulève un débat biaisé et nous ramène aux conflits. Alors, as-t-on le droit de penser différemment sans être banni de la norme bien-pensante?  A-t-on le droit d'être ni pour Charlie, ni contre Charlie? Juste être, oui, juste avoir ce fichu droit d'être contre toutes formes de massacres sans devoir se positionner sur l'échiquier médiatique qui nous dit comment penser dans un contexte ou dans un autre?  

Ai-je le droit de dire: je suis contre le meurtre, tous, pas un plus que d'autre, tous! Je ne partage pas l'humour satyrique de l'hebdomadaire cité quelques lignes plus haut et je crois qu'il n'y a jamais eu de réelle liberté d'expression que cette pseudo liberté à deux vitesses...  Oui dire tout cela sans être taxée de quoi que ce soit de négatif, est-ce possible? 


Revenons à Sarah. Je l’avais lu. Je l’ai relu. Et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je me disais: on aurait pu l'arrêter. On aurait pu l'empêcher d'agir mais, aussi condamnable que soit son geste, n'est-ce pas là l'ultime expression de sa liberté? Faut-il en arriver à un acte extrême pour être entendue? Tout acte effroyable qui conduit vers la mort ne résulte-t-il pas d'un profond désespoir, d'un manque d'amour, d'un vide abyssal?

La 4ème de couverture propose un résumé (sans ponctuation) constitué de deux phrases tirées du livre :

« Après 4h48 je ne parlerai plus

Je suis arrivée à la fin de cette effrayante de cette répugnante histoire d’une conscience internée dans une carcasse étrangère et crétinisée par l’esprit malveillant de la majorité morale »

La majorité morale. On y est. La société! Il y a une double problématique: elle (sa conscience) se sent prisonnière à la fois de son propre corps (carcasse étrangère) et de cette société « malveillante » qui la juge en fonction d'une morale définie.



Alors, d’abord une réflexion. Qu’est-ce qu’on fait face à ces gens qui ne trouvent pas leur place dans la société ? On laisse le système les mettre à l’écart ?  On en fait des marginaux, des suicidaires, des suicidés, des martyrs, des djihadistes ? Des "pseudo héros" de bas-étages? Que fait-on de ces gens faibles psychologiquement ? On leur propose un rendez-vous chez le psy deux fois par semaine et on continue à vivre avec nos œillères (après tout, chacun sa merde !) jusqu’au jour où tout explose ? 
 Que fait-on, concrètement vous et moi ? Rien. La réponse est rien, parce qu’on ne sait pas quoi faire, parce qu’on ne veut pas savoir. Parce qu’on est dépourvus, démunis de toute possibilité d’action et qu’on laisse le soin aux «grands de ce monde» d’agir. Elle est là la réponse. Martyr ou mouton, pour certains le choix se fait sans réflexion et leurs actes laissent des marques irrémédiablement douloureuses. Vivre esclave ou mourir libre ? C'est, je pense, la question fondamentale de ce livre et l'auteure a tranché à sa manière. Mais que faire quand on ne trouve pas sa place dans ce monde?


La psychanalyse peut-elle sauver de la misère humaine, de la folie meurtrière ou du saut de la mort? Dans ce livre, les psys ne sont pas d'un grand secours. D'ailleurs celui qui nous est présenté fini par craquer à son tour. Il transgresse la règle morale, conventionnelle de ce qui doit être dit au patient et s'en excuse. (Toutes les citations au bas de l'article.) Et c'est la tout le paradoxe, toute l'hypocrisie de notre condition humaine: ce rempart qu'elle voudrait trouver auprès de ce médecin s'effrite dès lors qu'il lui montre ses propres failles, dès lors qu'il éprouve lui aussi le désir d'exprimer ce besoin d'amour qu'il ne retrouve qu'une fois rentré chez lui, étalant sous ses yeux sa vie social épanouie qui le rend heureux. Mais dans ses propos, une chose demeure: l'amour serait le socle d'une bonne santé mentale. Il est convaincu qu'elle ira bien parce qu'il l'aime bien et que ceux qui finissent mal sont ceux qui ne se laissent pas aimer... ça mérite qu'on y réfléchisse un peu.

L’œuvre s’ouvre sur un silence qui précède cette question fatidique : « avez-vous des amis ? »
Le fait que ce soit un spécialiste qui lui pose cette question n’est pas anodin. Qu'il soit une pure invention de son imagination ou bien réel, il me fait un peu penser aux médias. C’est lui qui entame le débat, donne la ligne directrice, le gourou de la majorité morale, le dictateur de « LA pensée du moment » mais la femme est rebelle et s'impose.

      PAUSE     SILENCE      PAUSE       

J’ai décidé de faire une entorse au renouveau et j’ai hissé mon drapeau noir, le temps d’un deuil que l’on se doit de porter pour le monde, pour nos enfants (présents ou à venir), pour notre futur mais surtout pour ces innocents  qui continuent de souffrir, pour ceux qui sont tombés. Parce que l’horreur dans laquelle nous avons été plongés ces derniers jours, que dis-je, ces dernières années, ces derniers siècles… ces amas d’atrocités qui se ressemblent de par le monde, de par les siècles… D’aussi loin que remontent l’histoire de la barbarie humaine, il n’y a eu de paix que le temps d’un silence, paix qui ne laissait présager que d’autres guerres.
Tout se mélange et crée la confusion. Toutes ces horreurs humaines qui encensent la mort pèles-mêles. Toute cette psychose... Comment arrêter ça, éradiquer la haine?

De Caen et Abel (ancien testament biblique) au Commerce Triangulaire (la Traite Négrière), de ce foutu esclavage à l’Apartheid, de la Saint Barthélémy à la Shoah, du Génocide Rwandais à la guerre du Kossovo, du World Trade Center au conflit du Darfour,.de l’hécatombe  du Kivou au massacre de Charlie Hebdo, du Carnage Kurde aux horreurs de Boko.Haram... Nagasaki, Hiroshima, Syrie, Liberia... Oui, tout se ressemble et se mélange..(Et.pour le reste du monde, pour ces abominations que l'on ne cite jamais…) Tout se dénonce et pourtant tout se tait jusqu’au jour où ça fait vendre. La majorité morale...


 Qu’en sera-t-il de demain ? 

Pour Sarah Kane la question s’arrête là où la mort prend le relais : elle répond par le suicide. Mais nous, devons-nous avoir peur de demain? Faut-il d'autres martyrs (dans chaque camps) pour faire agir ceux qui en ont le pouvoir? Pour nous faire agir, dans nos familles, auprès de nos amis,  nos voisins, nos collègues,notre communauté... Méfiance, confiance? Dénoncer ou se taire? Prévenir l'insoutenable ou guérir l'impardonnable? Etre en alerte permanente... en état de psychose? Autant de questions qui ne trouveront réponses dans ce livre, si ce n'est, comme seule réponse certaine, un mot, poussé à l'extrême: l'amour. L'amour qui permet de se raccrocher à la vie, l'amour qui aide à ne pas sombrer. Serait-ce si naïf de croire que seul l'amour pourrait mettre fin à toute cette folie? De même qu'on ne peut parler d'amour sans tolérance, aimons mieux, aimons plus, soyons à l'écoute de l'autre, de "nos" autres et vivons. Ensemble.


Pour toutes ces victimes pour lesquels il n’y aura jamais de marches, pour toutes ces pierres couvertes de sang, pour tous ces murs qui se dressent face aux êtres qui ont dû se taire et qui se sont tus... A travers les maux de cette auteure qui a choisi la mort pour se libérer de ses chaines, je dis les mots de toute une humanité qui se raccroche à la vie, à l'amour et à sa liberté

Une proche m'a annoncé aujourd'hui la mort d'un de ces ami, français, suite à un attentat dans un hôtel à Tripoli, en Lybie. Ça m'a particulièrement bouleversé. Il était juste de passage au mauvais endroit, au mauvais moment et laisse derrière lui trois enfants. Destin? Chaos. Deux lignes dans les médias mais pas de marche. Je n'irais pas plus loin, cette horrible nouvelle met donc fin à mon article, laissant en suspend toutes ces questions que j'ai pu me poser en lisant ce livre, aujourd'hui: 4.48 Psychose. Qu'est-ce qui pousse un individu à commettre l'irréparable? Suicide/attentat-suicide: ce n'est pas le même débat mais au bout du compte, la gangrène ne provient-elle pas de la même souche? Pénurie d'amour, détresse incommensurable... Rien n'est justifiable dans le crime mais chercher à comprendre pourquoi est en soi déjà un début de réponse.

Et qu'on ne me fasse pas le procès de faire dans " la comparaison ou la hiérarchie de la douleur"! Une victime est une victime et elles ont toutes le droit à leur minute de silence.


  Quelques citations tirées du livre 
pour étayer mon propos sur le manque d'amour qui peut pousser à l'extrême.
 (Mal-aimé ? Aimer mal ? Mal-être aimé ?)

- Je ne peux pas rester seule.
Je ne peux pas rester avec les autres.
-"Médecins impénétrables, médecins raisonnables, médecins excentriques, médecins qu'on prendrait pour des putains de patients si on ne vous prouvait pas le contraire, et qui posent les mêmes questions, parlent à ma place, proposent des remèdes chimiques contre l'angoisse congénitale et se protègent mutuellement leurs arrières de merde si bien que je finis par vouloir hurler pour que vous veniez, vous, le seul médecin à m'avoir jamais touchée de votre plein gré, à m'avoir regardée dans les yeux, à avoir trouvé amusants mon style d'humour noir et ma voix d'outre-tombe, tout juste creusée, à en avoir sorti une bien bonne quand je me suis rasé la tête, le seul qui ait menti et dit que c'était un plaisir de me voir. Qui ait menti. Et dit que c'était un plaisir de me voir. Je vous ai fait confiance, je vous ai aimé, et ce n'est pas vous perdre qui me blesse, mais vos putains de fieffés bobards déguisés en commentaires médicaux.

Votre vérité, vos mensonges, pas les miens.

Et alors que je croyais que vous étiez différent et que peut-être même vous ressentiez la détresse qui passait parfois sur votre visage et menaçait de déborder, vous aussi vous protégiez vos arrières de merde. Comme n'importe quel autre stupide salopard de mortel."

- Rien ne peut éteindre ma colère.
- Ce n'est pas là un monde où je souhaite vivre.
- On ne risque pas trop de croire que c'est un appel à l'aide
- J'écris pour les morts, pour ceux qui ne sont pas nés.
- Ils m'aimeront pour ce qui me détruit
le glaive dans mes rêves
la poussière de mes pensées
la maladie qui se propage dans les plis de mon esprit
- J'ai toujours marché libre

- Va te faire foutre puisque tu me rejettes en n'étant jamais là, va te faire foutre puisque tu me donnes l'impression d'être de la merde, va te faire foutre puisque tu me saignes à blanc de l'amour putain et de la vie, que mon père aille se faire foutre puisqu'il a foutu ma vie en l'air pour de bon et que ma mère aille se faire foutre puisqu'elle ne l'a pas quitté, mais surtout, toi, Dieu, va te faire foutre puisque tu me fais aimer quelqu'un qui n'existe pas (...)

- mais rien ne peut remplir ce vide-là dans mon coeur
- Dépression
- Diagnostic: chagrin pathologique.
- La télévision parle
des yeux partout
les esprits de la vue 
et j'ai si peur maintenant
je vois des choses
j'entends des choses 
je ne sais pas qui je suis
langue pendante
pensée bloquée

- NE LAISSEZ PAS CA ME TUER
CA VA ME TUER ET M'ECRASER ET
M'ENVOYER EN ENFER

- Je vous supplie de me sauver de la folie qui me dévore
une mort hypo-volontaire

- arrêtez cette guerre

- Embrasse de beaux mensonges
L'insanité chronique des sains d'esprit

- Rappelez-vous la lumière et croyez la lumière
- Arrêtez de jugez d'après les apparences et portez un bon jugement.
- Coupez-moi la langue
arrachez-moi les cheveux
extirpez-moi les reins
mais laissez-moi mon amour
je préférerais avoir perdu mes jambes
m'être fait sauter les dents
m'être fait gicler les yeux
qu'avoir perdu mon amour

- Ma vie se prend dans les fils de la raison
que tisse un médecin pour renforcer l'équilibre.
- Je suis venue à vous dans l'espoir d'une guérison.
- Vous êtes mon médecin, mon sauveur, mon juge tout puissant, mon prêtre, mon dieu, le chirurgien de mon âme. 

- Avoir contrôle et influence sur autrui
- me défendre
- défendre mon espace psychologique
- se libérer des freins sociaux
- résister à la contrainte et la constriction
- être indépendant et agir selon son désir
- défier les conventions
- éviter la souffrance
- éviter la honte
- trouver sa place
- être accepté
- se familiariser et pratiquer une agréable réciprocité avec autrui
- communiquer, pour converser
- être pardonné
- être aimé
- être libre

"- Vous n'avez pas besoin d'un ami, vous avez besoin d'un médecin.
Un long silence.
- Vous vous trompez tellement.
Un très long silence.
- Mais vous avez des amis.
Un long silence.
Vous avez beaucoup d'amis.
Qu'offrez-vous à vos amis pour qu'ils soient un tel appui?
Un long silence.
Qu'offrez-vous?
Silence.
(...)
Je sens votre souffrance mais je ne peux pas tenir votre vie entre mes mains."

" -Vous irez bien. Vous êtes forte. Je sais que ça va aller parce que je vous aime bien et on ne peut pas aimer quelqu'un qui ne s'aime pas. Ceux pour lesquels j'ai des craintes ce sont ceux que je n'aime pas parce qu'ils se détestent tellement qu'ils ne laisseront personne les aimer non-plus. Mais je vous aime vraiment bien. Vous me manquerez. Et je sais que ça va aller. 
Silence.
La plupart de mes clients veulent me tuer. Quand je sors d'ici à la fin de la journée j'ai besoin de rentrer chez moi voir mon amour et de me détendre. J'ai besoin d'être avec mes amis et de me détendre. J'ai besoin de mes amis pour vraiment me retrouver. 
Silence.
Je déteste ce putain de boulot et j'ai besoin de mes amis pour ma santé mentale.
Silence.
Excusez-moi.
- Ce n'est pas ma faute.
- Excusez-moi, c'était une erreur."

- A quoi je ressemble?
à l'enfant de la négation
- Le désespoir me pousse au suicide

- et changer le monde avec une éclipse argentée
- c'est la maladie des grands
ce besoin vital pour lequel je mourrais
être aimé

- Je meurs pour qui ne s'en soucie pas
- Je meurs pour qui ne le sait pas 
- Validez-moi
Observez-moi
Voyez-moi
Aimez-moi


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